Officiellement 923 cas, scientifiquement plus de 300.000 !
La maladie de la vache folle, en France, était bien plus importante que les chiffres officiels ont bien voulu le laisser croire. Au lieu des 923 bovins recensés par les services vétérinaires depuis la survenue de l’épidémie dans les années 80, il y aurait eu 301.200 animaux atteints.
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Sous estimation
L’affirmation émane de deux scientifiques de l’Inserm, Virginie Supervie et Dominique Costagliola. Leur étude statistique a été publiée par la revue Veterinary Research en juin 2004 et reprise le 1er juillet dans le Figaro. Elle confirme la sous estimation dramatique de la maladie, état de fait que dénonçait One Voice dès 1996.
Farines carnées
Pour comprendre comment tant de bovins malades ont pu ainsi passer entre les mailles du filet, il faut se replacer quelques années en arrière. C’est en 1986 qu’est connu le premier cas d’encéphalite spongiforme bovine (ESB) en Angleterre. Il a été prouvé depuis que les farines animales (des déchets d’équarrissage) distribuées en complément de l’alimentation de ces herbivores n’étaient pas assez chauffées pour inhiber le prion qui est le probable vecteur de cette affection.
Exportations massives
Donc les vaches anglaises en ont consommé et certains spécialistes estiment qu’au total 4 millions de têtes de bétail ont été contaminées en Angleterre au cours des vingt dernières années (pour 200.000 officiellement comptées). De surcroît, l’Angleterre exportait ses farines contaminées en quantités considérables vers la France, avec un pic dans les années 80, alors même qu’elles allaient être interdites.
Evidence niée
Beaucoup de farine signifiait beaucoup de contamination. Mais cette évidence a été niée avec la dernière fermeté par tous les ministères de l’Agriculture français. Cependant les faits ont la vie dure.
Recensement tardif
Les chercheurs de l’Inserm ont remarqué que le recensement des animaux malades, en France, n’a commencé qu’en 1990, donc près de dix années après les premières contaminations. Ils en concluent que tous les animaux malades entre 1980 et 1990 n’ont pas été comptabilisés.
Dépistage incertain
Ils ont également observé que, toujours en France, la vache malade la plus ancienne est née en
1983. Or, les animaux sont le plus susceptibles de contracter la maladie entre 6 et 12 mois et sont généralement abattus vers deux ans, alors que l’ESB met en général 5 ans avant de se déclarer. Donc, là encore un nombre considérable d’animaux n’ont pas été dépistés. Ils sont ensuite entrés dans la chaîne alimentaire humaine, bien sûr. Pour les scientifiques de l’Inserm, au moins 47.300 bovins malades ont ainsi fini dans les assiettes.
Autres preuves
Pour parvenir à de tels résultats, les chercheurs ont établi une modélisation mathématique de la maladie incluant divers paramètres tels que l’âge des animaux, la durée d’incubation de la maladie et l’âge d’abattage. Leur étude ne fait pas débat dans le milieu scientifique, d’autant que d’autres preuves viennent renforcer leur hypothèse. Ainsi, par exemple, comme le souligne le Figaro, une fois le dépistage systématique mis en place, il y a eu autant d’animaux recensés en France qu’en Suisse, alors qu’officiellement notre pays comptait cent fois moins de bovins malades que la confédération helvétique.
Et pour l’homme ?
Cette étude pose donc de manière tout à fait probante la sous-évaluation insensée des cas de vache folle en France. Reste maintenant à déterminer quelles vont être les répercussions sur la santé humaine. La variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob met environ vingt ans avant de se déclarer chez l’homme. Déjà sept personnes ont été atteintes en France.
Source : One voice