L'animal appartenait au cirque de Venise Steve Landri s'est résolu au départ forcé de son hippopotame Aldo dans une réserve naturelle d'Afrique du Sud.
© Serge Guéroult
Aldo dans une piscine, Aldo à la mer et hier après-midi, Aldo voyage vers l'Afrique du Sud... Ce n'est pas le personnage récurrent de livres pour enfants mais bien le nom d'un hippopotame, âgé de 12 ans pesant environ 1,5 tonne et propriété jusqu'à hier du cirque de Venise.
Hier après-midi, c'est devant un terrain vague de la zone industrielle des Sardenas de Lançon-de-Provence que le directeur du cirque a sorti des photos de l'animal et de lui : "C'est une bête que j'ai élevée. Je me baignais souvent avec lui. Je lui ai donné le biberon quand il était petit. Il fait partie de ma famille. J'ai passé plus de temps avec lui qu'avec ma femme!", lance Steve.
40000€ pour son transfert
Né en mars 1995 au parc zoologique de Maubeuge, Aldo a été vendu légalement un an plus tard au cirque de Venise. "Le propriétaire détient cet animal sans certificat de capacité", rappelle Jean-François Legueulle, délégué général de la Fondation 30 millions d'amis qui finance entièrement cette opération d'environ 40 000€. La fondation suit le dossier depuis trois ans.
Un premier jugement avait été rendu en 2004 au tribunal de grande instance de Nanterre, condamnant le propriétaire à payer des dommages et intérêt à la Fondation 30 millions d'amis et la Fondation assistance aux animaux qui s'étaient portées partie civile. C'est désormais le tribunal de grande instance de Valence qui a en charge le dossier.
Le propriétaire a été reconnu coupable de détention illicite d'une espèce non domestique protégée par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction). Aldo a donc été saisi hier pour être transféré dans le parc sud-africain de Kruger, réserve naturelle de Sanwild Wildlife située au nord de Johannesburg.
Un vétérinaire le suivra durant le voyage en camion qui s'arrêtera à Amsterdam; puis dans l'avion jusqu'en Afrique du Sud. Après une période obligatoire de quarantaine, le mammifère pourra recouvrer la liberté. "Pour nous, la victoire sera définitive quand on saura qu'il est bien arrivé là-bas, en bonne santé", a précisé Jean-François Legueulle.
Quant aux fils du propriétaire du cirque, ils se disent attristés par ce départ : "C'est comme si la Ddass nous enlevait notre enfant. Il avait tout l'amour qu'il lui fallait chez nous". Le propriétaire a accepté de se séparer de l'animal dans l'attente du jugement définitif du tribunal de grande instance de Valence qui sera rendu le 18 décembre prochain.